Femmes managers : Sortir de sa zone de confort pour se découvrir des ressources inimaginables
C’est en pratiquant un exercice de coaching de PNL hier qu’il m’est apparu un souvenir. La visualisation pour cela est un outil formidable. Utiliser l’imaginaire pour revivre un moment vécu de joie et de bonheur.
J’ai passé mon monitorat de voile il y a maintenant 6 ans. Je pratique la voile depuis mon enfance, le catamaran de sport, hobie cat 16. C’était présent depuis un certain temps déjà dans mon esprit : passer mon monitorat, comme un challenge personnel, pour voir si j’en étais capable. J’ai décidé, sur un coup de tête, de m’inscrire. Parfois, le fait de ne pas réfléchir, est un cadeau. C’était aux Glénans, dans le Golf du Morbihan, sur l’Ile d’Arz. Je me suis retrouvée au milieu d’un groupe de garçons, 10 ans de moins que moi, une condition physique bien meilleure que la mienne. Ils s’entrainaient sur le plan d’eau depuis 2 semaines déjà, possédaient un matériel nautique bien plus performant que le mien et avaient une hargne incroyable. C’était un enjeu de vie et de mort d’avoir ce diplôme. Ils comptaient en faire leur métier, ce qui n’était pas mon cas. Notre moniteur pour la semaine avait décidé de nous mettre dans des situations des plus compliquées, difficiles, mentalement éprouvantes. C’était un pompier de formation et la pression qu’il se mettait, était proportionnellement équivalente avec celle qu’il avait décidé de nous mettre.
Je me sentais totalement en décalage. Je n’avais pas les chaussons nautiques adéquates, pas la condition physique appropriée, je ne comptais pas transformer ce diplôme en métier. J’étais au marketing, à un poste de manager, et j’avais simplement pris une semaine de vacances. Pas au soleil sous les tropiques mais dans le froid, en février en Bretagne. J’étais au milieu d’un groupe plutôt hostile puisque les places de moniteurs étaient comptées et donc j’avais l’impression que je prenais une place qui n’était pas la mienne. Ma première question : pour quelle raison est-ce que j’étais là ? Je n’avais qu’une seule envie, c’était de partir, de m’éloigner. J’étais une erreur de casting. Vous connaissez le syndrome de l’imposteur ?
C’était tellement dur que j’ai cru que j’allais craquer au milieu de la semaine. Dix heures de voile minimum par jour, en plein mois de février, les mains et les pieds au froid, un capitaine qui nous criait dessus en permanence. Je ne prenais même pas le temps de manger correctement. Et le soir, comme j’avais découvert qu’il y avait un examen théorique à la fin de la semaine, je « bachotais » entre 22h et 2h du matin pour acquérir les connaissances théoriques. J’étais fatiguée moralement et physiquement et très seule. Le point d’orgue : une traversée de 7h au milieu des vagues et des cargos, seule sans m’alimenter, dotée d’un sens de l’orientation très limité. « Visez la bouée nommée la Vache Noire ! », des pruneaux, une carte et c’est tout.
Je me suis accrochée, j’étais trempée en permanence, dans le froid, avec mes doutes et mes peurs et j’ai finalement eu mon diplôme, aussi incroyable que ça puisse paraitre. Ce que le moniteur m’a dit c’est : « un mental d’acier » et cette capacité à prendre en charge les dangers et assurer la sécurité du groupe.
Je me permets de témoigner de cette tranche de vie car elle m’a été utile toute ma vie de manager en entreprise :
- Si vous avez envie et si vous êtes convaincue que vous êtes sur la bonne voie, ne baissez jamais les bras : même quand vous avez l’impression que tout est joué, gardez l’espoir
- Ne pas se laisser influencer par les apparences : une fille, 4 garçons, qui jouaient des mécaniques pour montrer leur force, pour me dissuader d’essayer quoique ce soit. En comité de direction ou en tant que manager, vous ferez face à ce type de comportement.
- Dans l’adversité, on se découvre des qualités incroyables, jamais intégrées jusqu’à maintenant : n’hésitez pas à vous sortir de votre zone de confort pour vous découvrir
- Soyez malines : quand la force n’est pas au rendez-vous ou le matériel inadéquat, il y a d’autres ressources auxquelles nous pouvons faire appel. C’est dans le mental que j’ai fait la différence alors qu’on pouvait imaginer que c’était la force physique ou la technicité qui allaient être décisives.
- Et quand j’ai dû accompagner mon équipe à travers un plan social, c’est à ses ressources internes que j’ai fait appel.
Et si dans vos plans 2018, vous sortiez de votre zone de confort ?
Je vous souhaite de très joyeuses fêtes !
Decisionellement vôtre,
Anne-Gaëlle
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