Le syndrome Bree Van de Kamp ou la panoplie de la femme parfaite

Pour celles qui suivaient comme moi, toutes ces femmes sur Victoria Lane… je me souviens d’une scène qui m’avait marqué avec Bree Van de Kamp qui, en plein ébat sexuel avec son chéri, regardait obsessionnellement les miettes de sandwiches qui trônaient sur la table de chevet. Elle se lève d’un coup, nettoie la table de chevet avec une éponge qui passe par là et de fait, casse la magie de l’instant.

Nous sommes chef d’entreprise familiale. Je suis sûre que vous voyez très bien. Nous virevoltons entre les activités des enfants, les courses, le ménage, ah et oui, j’oubliais, notre job ???? Beaucoup de femmes se changent tellement en robot qu’elles décident juste à un moment d’abandonner de travailler tellement la charge est trop importante.

J’ai aussi une conviction : c’est possible d’avoir un job qui nous éclate et une famille. J’ai comme l’impression que la charge logistique est tellement forte que trop de femmes jettent l’éponge. Et je comprends. On a juste l’impression de ne faire que ça. On a envie que la roue s’arrête et on a l’impression que la seule solution c’est d’arrêter de travailler.

Je pense qu’il y a un autre chemin, c’est de responsabiliser son chéri, ses enfants et accepter l’imparfait. Accepter de lâcher prise et de ne pas avoir la main sur tout.

Nous parlons beaucoup de charge mentale. Ma conviction est que cette charge mentale augmente aussi parce qu’il y a tellement de choses que nous « devons » faire qui se rajoutent et se rajoutent que c’est l’implosion. Il ne faut pas seulement faire faire du sport à nos enfants mais aussi maintenant de la méditation, du yoga du rire, de l’anglais, du chinois, de la musique, et puis les faire manger que du frais, du marché, bio de préférence, faire des soupes le week end, éventuellement leur faire le déjeuner du midi pour être sûr qu’ils mangent 100% frais.

Nous avons notre part de responsabilité. Beaucoup de femmes se plaignent de ne plus y arriver parce qu’elles ont du mal à déléguer. Parce qu’elles considèrent que leurs chéris ne sont pas capables d’emmener les enfants chez le médecin comme elles le feraient, qu’ils ne donnent pas le bain comme elles le feraient, que la table pour les invités n’est pas mise parfaitement comme elles l’auraient fait. Bien sur que certains hommes ont du mal à faire certaines tâches. Mais par contre, s’ils se font toujours réprimander parce qu’ils font les chose « mal » alors c’est clair qu’ils ne vont pas recommencer. Et plus cela va se reproduire, plus c’est eux qui jetteront l’éponge sur les tâches ménagères et vous serez de plus en plus surchargées avec vos tâches domestiques et surtout très seules. Apprenons à lâcher prise. Et pour se faire, il faut se détacher du cliché de la femme parfaite, de cette Bree Van de Kamp.

Voilà les quelques éléments que j’ai mis en place pour que la vie ne soit pas qu’une souffrance logistique :

  1. J’ai d’abord accepté de déléguer et que tout ne soit pas parfait

Ça part toujours de nous. Je suis sûre que vous avez la possibilité de tout faire « parfaitement ». Maintenant, si vous faites, tout, et parfaitement en plus, en moins de deux, vous êtes épuisée. Alors, oui j’ai investi dans une femme de ménage et non je ne culpabilise pas. Pendant que je ne fais pas le ménage, je passe plus de temps avec les enfants.

  1. J’ai un chéri qui est ok pour répartir les rôles à la maison et des enfants qui aident

Je me dis tous les jours que je n’ai pas un pouce conçu spécialement pour appuyer sur le bouton de la machine à laver le linge, ni la machine à laver la vaisselle, d’ailleurs. Il s’avère que celui de mon chéri fonctionne très bien aussi. Et surtout qu’il ne me demande pas ce qu’il peut faire pour « me rendre service ». Il y a des roulements à la maison entre les enfants pour mettre le couvert. C’est aussi leur contribution.

  1. J’ai un chéri qui m’encourage dans mon entreprise

Je suis et je porte mon entreprise. Du coup, j’ai des contraintes qui vont avec, comme des soirées de travail. Il comprend quand j’ai besoin d’y aller pour pouvoir faire correctement ma mission d’entrepreneuse.

  1. Je ne suis pas en quête d’enfants parfaits

Ils ont des activités mais ce n’est pas l’enchainement des activités spirituelles, sportives et musicales pour en faire des bêtes de course. D’ailleurs, je ne veux pas les transformer en bêtes à concours. Je leur souhaite simplement qu’ils trouvent leur voie et qu’ils soient heureux. Je ne suis pas en train de passer d’une activité à l’autre comme une furie.

  1. Je me fais livrer les courses ou j’utilise le drive

Une liste de course une fois pour toute, une fois par semaine. Livraison à domicile ou drive.

  1. Je ne culpabilise pas parce que je ne cuisine pas que des plats bios ou des purées toutes fraîches

Je n’ai évidemment rien contre les plats bios et les purées fraiches et d’ailleurs, j’adorerais pouvoir le faire tout le temps aux enfants mais c’est impossible. Alors, j’accepte de faire comme je peux.

  1. Je me permets de faire des repas pizzas ou crêpes

Souvent le vendredi soir quand il n’y a plus rien dans le frigo. Et c’est ok tant que ce n’est pas tous les soirs.

  1. Je me félicite tous les jours

Parce que je ne suis pas une femme parfaite, je fais quand même plein de choses de bien alors j’ai un cahier de gratitude pour rester positive.

Je vous souhaite tout le meilleur,

Decision’ellement vôtre,

Anne-Gaëlle